Dans ce nouvel article, je souhaiterais évoquer l’évolution du piano et parler de cet instrument qui, à mes yeux, a fait preuve de grandes prouesses techniques au fil des siècles.
Il a su évoluer avec son temps et a toujours su nous émouvoir, comme nous émerveiller.
« Le piano et ses ancêtres ont toujours su garder leur nature première au fil des siècles, délivrer les âmes et les émotions de celui qui les pratique. »
Nous découvrirons également pourquoi chaque période a sa propre forme d’écriture, car écrire des pièces musicales sur un clavecin ne donne pas les même possibilités techniques et sonores que sur un piano moderne.
Dans cet article, je vais vous présenter l’évolution du piano ou des instruments à clavier ; nous évoluerons en quatre petits chapitres : le clavecin, le clavicorde, le piano-forte, et le piano moderne.
Bonne lecture mes chers élèves
Le Clavecin
En effet, au XVIIème siècle, le terme « piano » n’ avait aucune signification, tout simplement car les pianos n’existaient pas, nous parlions plutôt de clavecins.
Vous avez certainement déjà dû croiser un clavecin dans ces beaux films d’époque, dans ces somptueuses propriétés anglaises où les aristocrates se faisaient bon genre de posséder un si bel instrument de décoration dans leurs salon raffiné décoré à la feuille d’or.
Les clavecins sont à mes yeux de vrais œuvres d’art, tant sur le plan technique, artisanal, que sur le plan artistique.
Pour certains, ce sont de vrais tableaux, des mises en scènes, des paysages, des scènes de chasse.
Certaines familles mondaines s’octroyaient le luxe de se faire graver leur blason familial en guise de fierté et de puissance sur le couvercle de leurs clavecin.
Le clavecin est apparu environ au XIVème siècle, c’est un instrument à “cordes pincées” (contrairement au Piano-forte, ou piano moderne), muni d’un, deux, ou trois claviers.
Bach, Rameau, Scarlatti, entre autre, composent une œuvre abondante pour cet instrument.
Au XVIIIème siècle, malgré les grandes prouesses sonores et le savoir-faire des facteurs de l’époque, le clavecin est petit-à-petit délassé au profit du clavicorde et du piano-forte.
Le Clavicorde
Le clavicorde est le prédécesseur du piano-forte, ses cordes sont pincées tout comme le clavecin.
Le clavicorde est le seul instrument à corde à clavier qui peut être joué avec du vibrato.
En terme d’esthétique, j’affectionne tout particulièrement cet instrument, sa table d’harmonie n’occupe que la partie droite de celui-ci, ce qui le rend tout à fait unique et original.
A savoir que le clavicorde émet un son très doux et très discret, il sera uniquement réservé a un travail d’étude, contrairement à un clavecin qui lui est un instrument de représentation et de concert.
Le Piano-forte
En 1700 à Florence (en Italie), engagé à la cour, Bartolomeo Cristofori, facteur de clavecins, cherche à doter les clavecins de possibilités expressives plus nuancées ; il modernise le Clavecin en remplaçant les sautereaux qui pincent les cordes, par des petits marteaux qui viennent frapper les cordes.
Une véritable prouesse technique car, désormais, il sera possible de jouer plus ou moins fort, tout simplement à la pression exercée par le pianiste, car ne l’oublions pas, le clavecin ne pouvait en aucun cas varier son intensité sonore.
Désormais, le piano-forte offre des possibilités de nuances ( pianissimo, forté ).
La découverte la plus avant-gardiste de Bartolomeo est la résolution au problème mécanique ci-dessous :
Les marteaux doivent frapper les cordes, en revanche ils doivent cesser immédiatement d’être en contact total avec celle-ci, sans rebondir, afin de ne pas étouffer le son.
Par la suite, les marteaux doivent revenir à leur position initiale.
Sacré monsieur tout de même ce « Bartolomeo ».
Le Piano Moderne
La naissance du piano moderne, plus exactement celui que nous connaissons, est le fruit d’une collaboration concurrentielle de nombreux facteurs de pianos.
Les prouesses techniques pianistiques explosent et les fabricants se volent la vedette.
Le piano moderne possède désormais quatre vingt huit touches réparties sur sept octaves. Les 52 touches blanches sont des successions de notes conjointes correspondant aux sept notes de la gamme diatonique.
Les 36 touches noires sont les notes complémentaires nécessaires afin de constituer comme il se doit une gamme chromatique.
Les touches sont généralement en épicéa, à savoir que historiquement les touches noires étaient en ébène, et les touches blanches en ivoire.
Au XIX siècle, la bourgeoisie adopte avec enthousiasme l’arrivée des pianistes compositeurs virtuoses comme Franz Liszt, mais aussi Frederich Chopin.
Les ventes de pianos explosent, le piano moderne est à son apogée.
Avec la pédale forte, les possibilités techniques de l’instrument changent incontestablement les codes, et l’expression musicale ainsi que l‘écriture romantique, avec ce fameux « rubato «.
Pour mettre un point à cet article sur l’évolution du piano, nous comprenons désormais à quel point l’instrument joue un rôle fondamental selon les périodes.
Les compositeurs que nous admirons tant ont évolué avec leur temps, leurs instruments ont transgressé des codes, et leur musique nous le rappelle chaque jour.
Merci à tous mes lecteurs
Anthony
Professeur de piano